Depuis quelques années, la « roc mania » s’exporte au-delà de l’hexagone. C’était chez nos amis belges qu’il fallait se rendre pour prendre le départ du roc d’Ardennes, bien loin de la rocaille du roc d’azur ou des montagnes du roc des alpes. Plongeon dans le terrain boueux des Ardennes Belges pour un marathon de 86 kilomètres et 2300m de dénivelé.

Temple du cross court jusqu’à il y a quelques années, la petite ville d’Houffalize accueille depuis quelques un évènement plus populaire. Entre les Kid roc, l’enduroc ou encore un eliminator, le marathon apparait comme la course phare de l’évènement. Elle regroupe la plupart des meilleurs marathoniens mondiaux, bien décidés à en découdre sur l’un des premiers marathon series UCI de la saison en Europe.

Le temps est maussade, il ne pleut pas mais les températures sont dignes d’un mois de février. D’ailleurs beaucoup de coureurs ont sorti les cuissards longs et la grande majorité prendront le départ avec des maillots longs. Pour nous ce sera cuissard court et maillot long, de quoi arborer nos nouvelles tenues.

Dès le départ, la côte Saint Roch a pour but d’étirer le peloton avant les premiers single track. C’est l’une des premières difficultés de la fameuse course sur route Liège Bastogne Liège. Elle est avalée à bon train avant d’attaquer la première descente du circuit. Nous sommes tapissés de boue en l’espace d’une minute.

Les pluies diluviennes de la veille ont rendu le terrain particulièrement humide. Frédéric a pris le départ avec deux Schwalbe Rocket ron 2.25 tandis que je choisis un Racing Ralph 2.10 à l’arrière et un Rocket Ron 2.25 devant. La terre ardennaise n’étant pas particulièrement collante mais liquide.

Force est de constater que personne ne maitrise vraiment son vélo dans cette première descente, les trajectoires sont davantage dictées par les ornières que par les coups de guidon du pilote. On ne va pas se leurrer, les trajectoires sont hasardeuses et la technique assez folklorique. Quelques pieds déclipsés, les lunettes sur le bout du nez et nous essayons d’évoluer au milieu des gerbes de boue propulsées par les coureurs.

Heureusement, la suite du circuit n’est pas aussi glissante. La facette usante du circuit est démultipliée par la boue et le froid, la boue ne pardonnant pas les pertes de lucidité, le froid tétanisant les muscles. De plus, le terrain boueux demande d’être toujours en prise, impossible de s’autoriser des moments de relâchement sur le plat ou dans les descentes. A ce petit jeu, les belges étonnent par leur technique, ils évoluent avec beaucoup d’aisance dans les côtes boueuses ardennaises. Ils n’ont cependant pas des pneus particulièrement cramponnés, on peut citer une multitude de Maxxis Ikon ou des Vittoria Barzo au sein du groupe de tête.

Je regrette de ne pas avoir monté des pneus plus accrocheurs type Mitas Kratos ou Charybdis, qui m’auraient certainement permis de gagner de précieuses secondes dans bons nombres de passages. Qu’importe, je fais ce que je peux pour rester dans le top15 au scratch, rattrapant mon retard dans les bosses les moins boueuses du parcours. Je profite aussi des portions roulantes pour nettoyer mes lunettes et mon bidon avec l’intérieur de mon maillot.

L’enchainement des bosses se veut particulièrement fatiguant, nous tentons de ne pas faiblir mais la lente et inexorable perte de puissance est inévitable. D’autant plus déprimant que les vitesses atteintes dans ces bourbiers est loin d’être à la hauteur nos efforts. Je commence à faiblir à 10 kilomètres du but et quelques coureurs reviennent de l’arrière mais on m’annonce toujours dans le top20 à 7 kilomètres de l’arrivée. 2 kilomètres plus loin, je craque complétement, la difficulté à s’alimenter avec la boue vient de m’être fatale. Je perds 15 places en 7 kilomètres…. Je fais quelques pauses et je n’ai plus aucune lucidité. Je termine 32ème, désabusé par ce retournement de situation à quelques kilomètres de l’arrivée.

Frédéric arrive peu de temps après, lui c’est le froid qui ne l’a pas épargné. Bref, le genre de course aussi dure mentalement que physiquement. Après un début de saison au soleil en terres ibériques, c’est une bonne douche froide tant sur le plan sportif que physique dont nous avons hérité.

Une petite douche avec les jets du lavage vélo et nous reprenons la route pour la France. Prochainement nous serons notamment aux chemins du soleil ou encore à la transvésubienne pour arborer nos nouvelles tenues.

À propos de l’auteur : GuillemetteP

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