Depuis que notre fils a 9 mois, nous avons passé la plupart de nos vacances à voyager à vélo à travers l’Europe. Que ce soit pour quelques jours ou plusieurs semaines. Aujourd’hui, il a 5 ans ½ et nous avons déjà découvert et traversé une douzaine de pays en pédalant sur plus de 7000 km. Voici quelques bonnes raisons de tenter l’expérience !
Voyager confortablement à tous les âges
Nous avons commencé à transporter notre fils dans une remorque classique, fermée, à 2 roues. Il était bien protégé de la pluie, du vent, des moustiques. Il avait à disposition ses petites voitures, ses doudous et même la tablette pour regarder ses dessins animés préférés. Bref, un salon sur roues, le grand confort (comme à la maison) mais surtout avec des paysages réels en plus !
Nous avions adapté un cale-tête et un siège à sa taille pour qu’il soit bien maintenu pour la sieste. Il est même arrivé qu’il dorme encore alors que nous étions arrivés à destination, et que l’on rentre la remorque vélo dans la chambre pendant qu’il continuait à faire la sieste. Quand il était petit, il y avait de la place pour mettre quelques bagages à côté de lui, comme le sac de provisions. Il nous est arrivé de nous arrêter pour la pause goûter, et surprise : il avait presque terminé les biscuits alors que nous avions bien besoin de reprendre un peu d’énergie pour continuer de pédaler…
Depuis ses 5 ans, la remorque classique commençant à se faire un peu petite, nous nous sommes équipés d’une remorque à pédales iGo, que nous avons un peu améliorée. Maintenant, il profite comme nous du grand air, mais aussi du froid et de la pluie… Mais habillé correctement, il n’y a aucun problème pour lui. Et il lui suffit de pédaler pour se réchauffer. Certes il ne peut pas transporter tous ses jouets, mais il apprend à limiter ce qu’il emporte et à savoir ce qui est utile ou superflu, car ce n’est pas la quantité de jouets qui compte.
La découverte d’autres pays
Le vélo est bien adapté pour apprécier les paysages et découvrir tranquillement des régions et des pays variés. Nous pensons que pour un enfant, c’est une bonne solution pour aborder la géographie, apprendre et retenir les noms des régions, des pays, des capitales. Le fait d’y être allé permet de bien mieux retenir les noms, les lieux et de les associer à des souvenirs.
Les moments passés dans la nature permettent aussi de découvrir la faune, la flore, différentes selon les saisons et les régions. Nous avons par exemple suivi le Danube, de la source jusqu’à son delta en Roumanie. Et à 4 ans notre fils a bien compris qu’un fleuve grossit avec les rivières qui se jettent dedans, traverse plusieurs pays pour finir ensuite dans la mer… Les temps de pédalage sont des moments privilégiés d’échange de sensation et de découverte. Notre fils n’arrête jamais de discuter avec nous… et quand il ne répond plus, c’est qu’il fait sa sieste.
Les contacts et les autres cultures
Le fait de voyager à vélo avec un enfant facilite le contact avec les gens que l’on croise. La plupart sont curieux de voir un petit dans une remorque. On se dit coucou, bonjour, et cela permet aussi d’initier les discussions. A l’étranger il nous est souvent arrivé que l’on donne des bonbons, gâteaux… pour notre fils. Dans une église de Novi Sad, on nous a même offert une petite bouteille d’eau bénite (un peu lourde à transporter mais qu’on a gardé jusqu’au bout du voyage). C’est étonnamment dans les régions les plus pauvres où l’on a été le mieux reçu car ces pays ne sont pas pervertis par la société de consommation et le tourisme. L’accueil chez l’habitant vient remplacer l’hôtel quand il n’y en a pas.
Dans la journée, nous cherchons les parcs de jeux pour les pauses et les pique-niques. Car après une heure ou 2 dans la remorque, notre fils a besoin de se dépenser… et nous, de nous reposer un peu. Et dans tous les pays européens traversés, on en trouve sans problème. Et même certains sont particulièrement bien équipés. En Bulgarie par exemple, pays relativement pauvre, il y avait même le wifi gratuit dans certains parcs : idéal pour occuper les parents pendant que les enfants jouent. Pour notre fils, les contacts avec les autres enfants ont été faciles. Par exemple dans les parcs de jeux, il lui arrivait de jouer avec d’autres enfants, chacun parlant sa langue (français, hongrois…) et de se comprendre quand-même.
Il s’habitue à découvrir des langages, des cultures et des modes de vie différents. Le fait de ne pas vivre dans une culture unique, lui permet de se rendre compte des différences, de s’étonner, de comparer. Nous lui expliquons et il comprend facilement car son esprit n’est pas encore formaté par notre société. Il est impressionnant de voir les capacités d’adaptation d’un enfant : ne pas dormir chaque soir au même endroit, dans le même environnement ne l’a jamais perturbé, au contraire. Il est content en arrivant à l’étape du soir de chercher un endroit où dormir… cela lui permet de découvrir et s’adapter… et cela ne gêne en rien son sommeil. Après une bonne journée en plein air, on s’endormirait n’importe où (lui comme nous d’ailleurs).
Certaines personnes peuvent penser que quand un enfant est trop jeune, il ne retiendra rien de ses voyages, alors pourquoi le faire voyager ? … Peut-être qu’il ne retiendra pas tout, mais ça n’est pas une raison pour ne pas voyager ! Nous verrons par la suite si notre fils a plus de facilités à l’école pour certaines matières comme la géographie ou la pratique des langues étrangères… En tout cas pour son éveil, son ouverture d’esprit et ses capacités de contact avec les gens, nous sommes convaincus que c’est 100% positif !
Vincent Lauga
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