Pour tout Vététiste passionné, Digne est une terre sacrée, une sorte de Mecque, ou chacun se doit d’aller en tant que pèlerin, rouler ces paysages lunaires composés de cette terre noire qui fait tout le charme et la singularité de cette région. Le domaine FFC est déjà en place et permet de naviguer sans crainte sur ces dunes sédimentaires taillées d’une main divine pour offrir un terrain de jeu unique en son genre ! Autre possibilité est le raid des terres noires qui s’adresse aux crosseux les plus aguerris, pour nous autres enduristes il existe depuis l’an dernier l’Enduro des terres noires, qui permet de passer 2 journées d’exception sur des spéciales inédites permettant de profiter du potentiel visuel et technique du terrain !

J’ai choisi de monter des Maxxis Minion DH 2 nappes pour cette compétition.
Mon choix s’est avéré juste, puisque seule la première spéciale du dimanche était humide. Toutes les autres spéciales se déroulaient dans la poussière et les cailloux, la carcasse 2 nappes était idéale pour éviter les crevaisons, avec mon montage tubetype.

On quitte donc notre Haute Savoie pour une bonne virée dans le sud, au moment ou le temps est un peu capricieux chez nous et les sommets toujours un peu enneigés ou sous la fonte des neiges, c’est un bon prétexte pour aller chercher la chaleur et le soleil le temps d’un weekend de compétition !

Après un retrait des plaques et exécution des formalités le vendredi soir, c’est direction le village des Dourbes samedi aux alentours de 10h pour le 1er départ en liaison de la journée. Une journée qui s’annonçait bien remplie puisque 4 spéciales étendues sur 40 bornes et 2000m de D+ (et de 2500m de D-) nous attendaient, le tout à la force de la pédale, puisqu’ici, c’est le format Rallye qu’on applique, qui fait la part belle au physique et à l’endurance de nous autres enduristes.

Sous un temps clément, on découvre ce qui va être le théâtre d’un weekend fort en émotions ! On en prend déjà plein les yeux, à peine partis, à progresser à travers ce paysage lunaire et les liaisons deviennent moins pénibles quand l’esprit est occupé par admirer les alentours !

Néanmoins cette première journée marquera beaucoup de participants aussi par la technicité des parcours : que ce soit en montée ou en descente, les spéciales se montrent techniques avec une pente soutenue et des trajectoires refermées… il ne faut pas relâcher l’attention, les terrains sont très changeants et piégeurs ! Beaucoup d’épingles ici coupent la vitesse qu’on engrange rapidement avec cette forte pente ! Heureusement que les signaleurs font leur boulot en nous avertissant des plus gros pièges !

On enchaîne les 3 spéciales dans un bon rythme, on essaie de s’économiser pendant les liaisons, mais on est loin des formats italiens avec des remontées sur piste goudronnées : ici c’est peu de route, un peu de piste et pas mal de sentiers, nous obligeant à pousser voir porter les vélos pour atteindre chaque départ de spéciale ! Heureusement que la faible température épargnait les organismes.

C’est seulement en fin de journée que les réelles complications se présentaient. Après un check post sp3, nous nous rendons au point de départ pour la spéciale 4 sur les hauteurs de Digne, une grimpette d’une bonne heure et demie. Un orage commence à tourner au-dessus de nos têtes. Les premiers concurrents partent sur le sec et plutôt sereinement sur cette spéciale qui s’annonce longue et difficile. Malheureusement peu après, suite à une chute par manque de bol d’un participant, un héliportage est nécessaire pour évacuer le collègue… arrêt de course de quasi une heure, ça souffle, on se caille et ça noircit de plus en plus au départ… l’orage craque finalement sur nous tandis qu’on gagne le départ un à un en espérant arriver en bas avant le déluge… mais le sort en décidera autrement !

En plus d’un tracé particulièrement engagé dans la pente, et entrecoupé d’épingles très refermées, voilà que la grêle s’invite pendant que nous descendons tant bien que mal ! Elle se transformera ensuite par une pluie diluvienne, faisant du parcours un vrai toboggan de walibi ! Le sourire est retrouvé malgré les conditions qui créeront un gros écart au classement général avec le groupe épargné par les caprices de la météo !
Retour au bercail le soir, content d’être entier, il faut tout faire sécher pour repartir le lendemain en espérant que le beau temps reprendra ses droits…

Après une bonne nuit de récupération, le soleil est de retour en plein ciel bleu et nous voilà repartis pour la seconde journée des hostilités… départ cette fois-ci des Villards pour une journée à rouler quasiment exclusivement de la terre noire ! Beaucoup plus de vitesse, de sensations et de fluidité dans les parcours pour cette journée, et en bonus les passages mythiques sur les crêtes qui vous filent le vertige tellement c’est une impression inédite, même pour les habitués du vélo de montagne ! On termine la journée en début d’après midi, sur 300 partant, nous finissions à 210 à passer la ligne d’arrivée, je me classe difficilement 96 au général et 50/150 chez les amateurs, en étant complètement étranger aux formats d’enduro « rallye » ainsi qu’aux tracés des terres noires, je suis plutôt content de ma place, l’objectif était tout d’abord de boucler le weekend !

Une grande satisfaction d’avoir participé et terminé ce bel évènement, et d’avoir visité un endroit ou je reviendrai surement rouler dans un futur proche ! Merci à toute l’équipe du raid des terres noires pour leur beau travail !

À propos de l’auteur : Eglantine A

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