Dans la lignée du célèbre Roc d’Azur et du jeune Roc des Alpes, ASO continue d’exploiter son fameux « label », l’étoffant avec de nouvelles épreuves. Le week-end dernier c’était donc la première édition du Roc d’Ardenne et l’ensemble du Team a fait le déplacement avec au menu l’épreuve marathon. Houffalize, célèbre pour son circuit de coupe du monde XC devenait ainsi, le temps d’un week-end, capitale du VTT.

Malgré la gelée matinale, c’est sous un beau soleil, une température qui commence à s’adoucir et à être agréable que le départ est donné pour les 1500 VTTistes venus parcourir les 2200m de D+ répartis sur 81 kilomètres. Une montée de 14% empruntée une semaine auparavant par les coureurs de la classique Liège-Bastogne-Liège fait office de rampe de lancement de cette deuxième manche européenne de la saison des marathon series UCI. Pas le temps de se mettre en jambe, on est tout de suite dans le bain ! Les meilleurs marathoniens sont fidèles au rendez-vous et comme prévu, l’allure en tête de peloton est très soutenue. Les premiers écarts apparaissent dès les premiers hectomètres puis rapidement de nombreux petits groupes se créent. Chacun tente de se faire des alliés, de collaborer et de profiter de l’aspiration bien présente sur ce circuit rapide.

Mes collègues Vincent Arnaud et Arnaud Rapillard accrochent les bons wagons, ils se situent aux alentours de la 15/20è place. Arnaud Hacquard est dans un petit groupe pas loin derrière alors que je navigue aux alentours de la 40/45è place. Je fais notamment un bout de chemin avec le belge Johan Vansummeren (professionnel au sein de l’équipe Garmin-Sharp et vainqueur de Paris-Roubaix 2011) qui n’a pas bénéficié d’un dossard prioritaire et qui est parti en milieu de vague avec les randonneurs. Sans surprise, il est très à l’aise sur les multiples faux plats montants ou descendants qui jonchent le parcours. Ce n’est pas vraiment mon cas mais je m’accroche et essaie d’aborder les descentes en tête dans le but de faire la jonction avec le groupe nous précédant, les écarts n’étant pas encore trop importants. Tactique rarement payante mais qui m’évite au moins de maronner derrière les autres marathoniens étrangers, pas toujours très à l’aise quand la pente s’inverse.

Le parcours qui défile sous nos roues est très vallonné mais est aussi très rapide. L’alternance de montées à faible dénivelé (maximum 150 mètres) et de portions en faux plat, le tout sur des sentiers et des pistes peu ou pas pourvus d’obstacles naturels permet de rouler vite, très vite. Plus habitués aux parcours de montagne aux caractéristiques bien différentes, nous ne sommes pas vraiment dans notre effort de prédilection mais on fait avec et on s’accroche. A la mi-course, je rattrape Sophie Giovane, partie sur le même parcours une demi-heure avant nous. Elle a l’air plutôt bien et fait parler toute sa puissance (joke, le raide c’est sa passion) ! Puis je rejoins Arnaud Hacquard qui vient de faire une belle chute en tentant un dépassement hasardeux. Entre deux coups de pédale, on parle un peu de sa chaussure qu’il vient de rafistoler avec un bout de scotch, de notre mal de dos. Bref, nous bavardons comme deux copines à une pyjama-party… Vincent Arnaud et Arnaud Rapillard sont également en binôme et participent activement à l’avancée d’un groupe de costauds. Remake de la Transmaurienne 2012 puisque Christophe Basson, Frans Claes (écrasant vainqueur de la Transmau 2012) et notre pote Rémi Laffont (2è de la Transmau 2012, 3è en 2013) sont aussi présents dans ce groupe.

C’est dans le dernier quart de course que les efforts effectués jusqu’à présent se payent violemment. Après avoir roulé au train pendant une vingtaine de kilomètres, c’est dans une montée raide que le rythme de notre groupe s’accélère très franchement. Nous essayons de rester au contact car une fois distancé il devient très difficile de réintégrer le groupe, même au prix d’un très gros effort. Il faudrait rouler seul et se résigner à « attendre le groupe suivant ». L’accélération nous a mis en sur-régime et d’un coup d’un seul, plus de force, plus de souffle, les jambes meurtries par l’effort, sur ce circuit éprouvant et sans répit. Psychologiquement aussi c’est difficile et le mental lâche également en même temps que les jambes. Le peloton explose, sans le moindre remords, effaçant en quelques secondes la collaboration généreuse, pleine et entière, que nous avions mise en place…c’est le jeu…c’est aussi de la survie! A ce moment la, nul autre choix que de finir du mieux possible afin de franchir la ligne d’arrivée. Cela devient désormais notre seul objectif. A l’inverse bien sûr du danois Soren Nissen et de la polonaise Michelina Ziotkowska vainqueurs respectifs de l’épreuve homme et femme en 3h05min35s (26,2 km/h de moyenne) et en 3h56min41s (20,5 km/h de moyenne).

Le bilan du Team reste très satisfaisant sur cette épreuve au niveau très relevée : Arnaud Rapillard auteur d’une course pleine se classe 24ème, Vincent Arnaud en bonne condition également et avec un excellent choix de pneus (Schwalbe Thunder Burt à l’arrière et Maxxis Ikon à l’avant) finit 33ème malgré 3 minutes abandonnées dans le final, et Sophie Giovane termine 15ème chez les féminines.

Le programme s’intensifie fin mai en commençant par un week-end très chargé puisque le binôme Vincent A. et Arnaud R. sera au raid des chemins du soleil pendant que Sophie et moi serons un peu plus au sud pour la Transvésubienne version XL (1000m de D+ et de D- supplémentaires par rapport à l’an passé).

À propos de l’auteur : GuillemetteP

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