Quelques mois après notre retour en France, le temps est venu de faire un point sur l’incroyable expérience Water Wheels. Dépassement physique et rencontres ont été les deux points clés de cette aventure.

« Un quotidien d’aventure »

Le voyage à vélo de Water WheelsCommençons par le voyage à vélo. Une expérience complètement nouvelle pour chacune d’entre nous. Avec des vélos pesant près de 35 kg avec leur chargement. Le premier challenge a été de pédaler avec un tel poids. Le rythme de vie de pédaler toute la journée (en moyenne 7 h par jour) pour finalement trouver un campement pour la nuit, monter la tente, cuisiner au réchaud, etc… était une routine bien éloignée de notre quotidien. Nous avons découvert un quotidien fait de défis et de découvertes, un quotidien d’aventure.

Voyager à vélo c’est prendre le temps. Prendre le temps de découvrir les paysages et la nature environnante, de parcourir les distances. Prendre le temps de désespérer, de se sentir dépassé par le chemin à parcourir, pour finalement y arriver, se surpasser, puiser dans des ressources qui nous semblaient inexistantes – et aller à la rencontre de nos limites était une de nos motivations pour partir. Mais au-delà de tout cela, voyager à vélo c’est se sentir vivant, vivre une nouvelle aventure chaque jour, se réveiller sans savoir de quoi sera faite la journée et se coucher en pensant à toutes les choses et personnes incroyables rencontrées sur la route. L’émerveillement est quotidien mais bien souvent, il n’est pas facilement accessible. La route n’a pas toujours été facile et justement, plus elle est compliquée, plus l’arrivée est belle.

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Affronter les conditions climatiques à vélo

Water Wheels dresse le bilan de son voyage à véloLe climat a été notre plus grand ennemi. Cela a commencé avec le vent en Patagonie. Un vent de face permanent pendant trois semaines, qui nous ralentissait à 7-8 km/h et nous obligeait à pédaler collées les unes aux autres, en alternant la personne de tête tous les kilomètres… Avec un objectif quotidien de 75 km de moyenne, certaines journées ont été très longues. Lors de traversées de déserts, l’eau devenait notre préoccupation première.

Enfin à partir du moment où nous sommes montées sur l’altiplano, autour de 4 000 m d’altitude, le froid nocturne a été notre plus grand ennemi. Pendant plus de deux mois, les nuits avoisinant les -10/-15 °C furent notre quotidien. Sans équipement adéquat au début cela a été très difficile à vivre car nous ne dormions pas. Nos doigts, comme nos bouteilles, gelaient. Il n’y avait de l’eau nulle part avant 10h, le temps que les canalisations se réchauffent… C’est grâce à la solidarité, en s’entraidant et se poussant mutuellement que nous avons passé ces épreuves difficiles. Cette solidarité dans l’adversité est un des grands enseignements de cette aventure. C’est dans l’adversité qu’il faut être inventif pour trouver des solutions et s’entraider afin de ne laisser personne derrière. « Seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin. »

Un voyage à vélo parsemé de belles rencontres

Water Wheels au PérouSur le plan humain nous avons fait des rencontres incroyables. Nous avons été très touchées par l’accueil que nous avons reçu tout au long du voyage. Beaucoup de personnes nous ont ouvert leurs portes par sens de l’accueil. Par curiosité de voir quatre femmes à vélo ou encore par désir de partager leur culture. Nombreux sont les gens qui nous offert un goûter sur la route, nous ont invitées à partager un repas ou même à dormir chez eux.

Nous avons passé de merveilleuses soirées où nous avons beaucoup échangé et qui nous ont beaucoup appris sur les cultures, histoires et politiques locales. Nous avons aussi rencontré beaucoup d’autres cyclistes, notamment en Patagonie. C’était toujours agréable de rencontrer des gens qui partageaient le même quotidien, les mêmes galères, les mêmes motivations et les mêmes émerveillements. Nous avons beaucoup partagé sur nos expériences et échangé conseils matériels, sur les routes à suivre, les refuges de cyclistes, etc, le temps d’une pause sur le bord de la route, une soirée partagée où même 1 000 km à pédaler ensemble.

11 000€ récoltés pour le projet de Water Wheels

En ce qui concerne le projet associatif, nous avons réussi à lever 22 000 € avant le départ, ainsi que beaucoup d’équipements, grâce à des entreprises qui ont été convaincues par le projet Water Wheels et à de nombreux particuliers séduits par cette folle aventure. 50 % de ces fonds ont été reversés à nos associations partenaires à travers trois projets concrets :

  • Projet de l'association Water Wheelsl’achat de deux rameurs (machines de sport) pour la salle de sport de Teletón
  • le financement d’une partie des coûts de construction d’une chambre froide pour Red de Alimentos
  • l’achat de 15 ruches, et matériel d’apiculture associé et de 20 tables de séchage de café pour Corazón del Bosque. Le financement d’une partie de la voiture récemment achetée par l’association

Les six semaines que nous avons passées à travailler avec ces trois associations ont été très enrichissantes. Elles nous ont permis de découvrir des réalités comme le handicap ou la culture intensive de coca qui ont une grande importance dans les pays que nous avons visités. Cela nous a également permis de donner un réel sens à notre voyage, en associant au défi sportif une dimension sociale. Ces arrêts associatifs étaient aussi des pauses vraiment bienvenues sur le plan physique !

Des souvenirs pleins la tête, nous revenons avec un défi personnel relevé, un rêve réalisé. Nous avons rapporté nos vélos et commençons déjà à rêver de leurs prochaines sorties…

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À propos de l’auteur : Virginie

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