Les voyageurs à vélos ou les cyclistes urbains pratiquant l’intermodalité ont souvent recours au train pour assurer leurs déplacements. Alors que certaines compagnies ferroviaires européennes sont pointées du doigt pour leur manque de service vélo, qu’en est-il de la situation train et vélo dans les gares françaises ? Petit crash-test des gares de l’Hexagone.

7 services vélo dans les gares indispensables

La Fédération Européenne des Cyclistes (ECF) vient de publier un bilan soulevant les sept principales préoccupations en gare et services attendus par les cyclistes voyageant en train. Parmi celles-ci, on retrouve l’information, la tarification, la billetterie, l’accessibilité, le transport, le parking et enfin la location de bicyclettes.

En France, il semblerait que de nombreuses gares ne soient pas encore équipées pour recevoir les cyclistes dans des conditions optimales. Pas ou peu d’emplacement dans les trains, guichets fermés ou encore manque d’accès aux gares souterraines RER par exemple, les problèmes rencontrés peuvent être nombreux. Voyons de plus près si les gares françaises répondent aux sept critères établis par l’ECF.

>> A LIRE : Les conditions pour prendre le train avec son vélo

Les gares françaises à l’essai du vélo

L’information

La gare française de Nice

© DR – Pxhere

Lorsqu’il s’agit d’embarquer avec son vélo dans un train, le premier réflexe du cycliste est de s’informer et de chercher à savoir si cela est possible ou non. En France, la SNCF, principale compagnie ferroviaire du pays, propose une offre spécifique pour les vélos. Le site web de la compagnie semble donner assez d’informations concernant les conditions de transport des vélos. Si l’on prend la peine de chercher un peu. Le site mentionne par ailleurs les horaires où le transport de vélos est réglementé ainsi que les endroits où stationner son vélo dans le wagon.

Petit bémol, aucune indication en gare ne permet de savoir où se positionner sur le quai et il est encore difficile d’identifier le wagon où son vélo sera autorisé. Dans les faits, certains voyageurs peuvent aussi être confrontés à des refus de la part des contrôleurs.

Bilan : 😐

La tarification

Concernant le coût d’embarquement d’un vélo sur une ligne nationale intérieure, les usagers estiment que le prix ne devrait pas dépasser les 10 €. Un bon point pour le rail français qui propose ce tarif dans les TGV et trains Intercités. Dans les trains Ouigo, embarquer avec son vélo coûte 5 €. Le service est même gratuit dans les TER, Thalys et TGV Lyria à condition que le vélo soit démonté et transporté dans une housse.

Bilan : 🙂

La billetterie

Il est évident qu’acheter son billet vélo en même temps que son billet de train faciliterait la vie des cyclistes et le transport de leur vélo dans le train. Soit en ligne, soit directement sur les bornes en gare. En France, la réservation d’un emplacement vélo est, depuis peu, possible en même temps que l’achat de son billet en ligne.

Bilan : 🙂

>> A LIRE: Les services vélos proposés en gare

L’accessibilité

En matière d’accessibilité, les cyclistes attendent d’une part que les chemins d’accès aux gares et aux parkings vélo soient correctement balisés. D’autre part, un accès facile aux quais devrait également être généralisé et proposé aux cyclistes. Par des ascenseurs ou des escalators, ou simplement en installant des goulottes dans les escaliers pour éviter de porter son vélo à bout de bras.

De nombreux efforts restent encore à faire dans les gares françaises où les quais ne sont pas toujours adaptés. Notamment dans certaines petites gares de campagne, de ville moyenne ou gares RER qui proposent des accès aux quais par des passages souterrains équipés uniquement d’escaliers, et qui sont parfois très mal indiqués et peu accessibles.

Bilan : 😐

Le transport

Dans l’idéal, chaque train devrait être équipé d’un espace suffisant dédié aux vélos, avec un accès facile dans le wagon. Le rapport de l’ECF mentionne un minimum de 8 espaces par train pour accueillir des vélos non démontés. Au-delà de ces espaces, des systèmes d’attaches devraient être proposés. Et même pourquoi pas des solutions de rechargement pour les vélos électriques.

>> A LIRE : Quelle place pour les vélos dans les trains en Europe ?

Les trains français semblent bien loin du compte. Dans la plupart des trains, peu d’espace est dédié aux vélos. Les seuls espaces existants étant relativement petits et étroits. Il est, par exemple, très difficile d’embarquer un tandem ou un vélo couché. De plus, dans certains modèles de trains Intercités Corail datant des années 80, il faut franchir deux hautes marches et une porte à ouverture manuelle en plus des allées très étroites des rames. Ce qui complique d’autant plus l’accès au train.

Bilan : 😒

Les parkings vélo dans les gares

Plus de parkings vélo dans les gares françaises

© Anne Verschraagen – Pixabay

Une gare équipée pour accueillir des cyclistes se doit de proposer des parkings vélo. Des emplacements réservés aux bicyclettes dont la localisation est claire et l’accès facile à toute heure de la journée.

Même si le chemin est encore long par rapport à des gares comme Copenhague par exemple, il faut néanmoins reconnaître les efforts des gares françaises dans la mise à disposition de parkings vélos accessibles dans les gares. Strasbourg, la bonne élève, possède un des plus grands parkings vélo du pays dans sa gare. À Paris, le dispositif Véligo se déploie progressivement à toutes les grandes gares de la ville. On peut aussi citer l’exemple de la récente rénovation de la gare de Bordeaux qui a vu apparaître deux parkings vélo sécurisés de 350 places chacun.

Bilan : 😐 mais en progression

>>> A LIRE AUSSI : Garer son vélo en toute sécurité dans des abris automatisés

La location

Dernier point soulevé par le rapport de l’ECF, la possibilité de louer un vélo en gare d’arrivée. Avec un système de ticket combiné pour le train et la location vélo.

À la descente du train en France, il n’existe aujourd’hui que deux possibilité dans la grande majorité des gares françaises. Soit emprunter un vélo libre-service si la ville en est équipé. Soit contacter un loueur de vélo privé, en espérant qu’il soit proche de la gare… Un critère pas du tout validé, donc.

Bilan : 😒

Sur les 7 critères définis, seulement 2 semblent atteints, 3 sont moyens et 2 sont encore très très loin du compte. Le bilan général est mitigé et plutôt moyen. Finalement, les gares françaises ont encore de gros progrès à faire avant d’être parfaitement équipées pour accueillir les cyclistes.

À propos de l’auteur : Jean-Baptiste Lasserre

2 de commentaires

  1. laurent 6 mai 2019 at 16 h 48 min - Reply

    Concernant l’accessibilité, l’obligation faite à la SNCF d’adapter ses gares pour les personnes à mobilité réduites à très nettement facilité la vie des cyclo touristes, puisque « en gros » permettant de charger un vélo dans un ascenseur. par contre, c’est très serré, et pas certain qu’un vélo équipé de sacoches à l’avant puisse tenir.

  2. Hervier 10 juillet 2018 at 14 h 45 min - Reply

    « Le service est même gratuit dans les TER»
    Hors heure de pointes, jour de grève et en cas de forte affluence … Soit presque jamais

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