Charles Dassonville quitte la Finlande pour s’installer à Montpellier.  Il partage avec nous sa transition cycliste entre les deux villes. Et sa décision de fonder Sub24 Montpellier, une initiative originale et gratuite qui offre la possibilité de quitter la ville le temps d’une journée pour un bivouac dans la nature.

Une transition cycliste surprenante entre Helsinki et Montpellier

Là bas, le climat a beau être rude, les pistes cyclables sont nombreuses

Vélo enneigé

Les vélos sous une bonne couche de neige

Je tombe amoureux du vélo alors que je vivais en Finlande, il y a 10 ans. Là bas, le climat a beau être rude, les pistes cyclables sont nombreuses et bien entretenues. On franchit les grands axes d’Helsinki sans aucun problème avec un système de ponts et tunnels. Les voitures qui tournent à droite vérifient systématiquement si un cycliste est sur le point de passer et vous laissent la priorité. J’effectue tous mes trajets à vélo lorsqu’il n’y a pas de neige. Et, une fois le manteau blanc installé, je continue (comme beaucoup d’autres) à rouler sur des distances plus modestes. Je m’achète même des pneus cloutés, de la marque Nokia, qui bien avant les téléphones portables, se spécialisait dans la gomme (pneus, bottes, etc).

Montpellier, la pratique du vélo est sous-exploitée dans cette région

En 2012, je décide de venir vivre à Montpellier. C’est sympa le grand nord, mais bon, l’appel de la Méditerranée est trop fort ! La transition cycliste entre Helsinki et Montpellier est tout d’abord surprenante. Ce qu’on remarque tout de suite, c’est qu’ici, il n’y a pas de système en place. Avec mes réflexes finlandais, je demande même un jour à un employé municipal travaillant pour les vélos en libre service de la ville si on a le droit de rouler sur les voies de tram. Sa réponse résume finalement bien la situation. « Vous pouvez rouler où vous voulez, mais vous n’êtes jamais prioritaire ». Au moins, c’est clair.

Je ne peux m’empêcher de penser que la pratique du vélo est sous-exploitée dans cette région. Climat idéal tout au long de l’année, dénivelés modestes, culture sportive. Je me rapproche d’une association locale. Elle milite pour de meilleures conditions pour les cyclistes locaux. Ils font du super travail et ont tout mon respect. Mais je ressens bien que ce type de militantisme n’est pas mon truc. Il faut que je fasse quelque chose plus à mon image.

>> A LIRE AUSSI : Idées balades pour découvrir Montpellier à vélo et sa région

Sub24 Montpellier, un bivouac à vélo le temps d’une nuit

Charles Dassonville, initiateur de Sub24 Montpellier

Le but est, avant tout, social

C’est alors que je décide de lancer l’initiative Sub 24. Inspirée par un épisode du podcast The Bike Show et du concept de « micro-aventures » de l’aventurier anglais Alastair Humphreys. Ouvert à tous et entièrement gratuit, le Sub24 (Sub = en dessous de, et 24 = 24 heures) consiste à quitter la ville à vélo pour un bivouac dans la nature, juste le temps d’une nuit avant de revenir. Le but est avant tout social et permet aux gens qui ont un peu peur de se lancer dans la pratique du vélo ou du cyclotourisme de venir « faire un test ». La proximité de la destination et la courte durée de la sortie rassurent. Et depuis 5 ans nous avons ainsi accueilli plus de 200 personnes différentes lors de nos sorties mensuelles, âgées de 2 mois à plus de 70 ans. Et ce, en vélo de ville, VTT, VAE, vélo de voyages. Avec des sacoches vélo spécialisées ou juste avec un sac à dos. Représentant de nombreuses nationalités et toujours dans la bonne humeur.

Participants au Sub24 Montpellier

Je ne cesse de remarquer à quel point le vélo rapproche les gens

Que ce soit en trajet urbain ou en cyclotourisme, je ne cesse de remarquer à quel point le vélo rapproche les gens : les encourage à se parler, à se sourire, et ainsi ravive des valeurs de communautés locales et de proximité qui se sont perdues quelque part dans l’automobilisation massive de nos sociétés. J’adore me déplacer à vélo à Montpellier, mais si j’avais des enfants, je serais inquiet pour leur sécurité à vélo. Je pense réellement que les bonnes ondes ressenties lors de nos Sub24 se généraliseraient dans la ville si celle-ci était apaisée et qu’on lui rendait son caractère humain.

Le meilleur moyen d’y parvenir reste probablement de monter sur son vélo tous les jours pour montrer l’exemple. Ce que je compte bien continuer à faire, même si « je ne suis jamais prioritaire ».

>> A LIRE AUSSI : Vélobs, l’observatoire pour améliorer l’usage du vélo à Montpellier

Merci à Charles Dassonville pour son témoignage. Si comme lui, vous êtes intéressé pour partager votre histoire de cycliste, n’hésitez pas à nous envoyer votre récit à media@citycle.com. Pour tout article publié, un bon d’achat de 40€ chez notre site partenaire Lecyclo.com.Appel à témoignages cyclistes

À propos de l’auteur : Emilie De Citycle

4 de commentaires

  1. Jeanne à vélo 4 janvier 2019 at 15 h 11 min - Reply

    Portrait extrêmement sympathique.

  2. DanielF 18 octobre 2018 at 16 h 53 min - Reply

    Vieux débat sans cesse relancé… « à vélo » mais « en tandem »
    Bref « en vélo n’est pas interdit même si ce n’est pas la recommandation de l’académie française
    https://orthogaffe.wordpress.com/2012/10/02/a-velo/

  3. sanchez 18 octobre 2018 at 8 h 50 min - Reply

    bjr, très bel article et encourageant pour y participer, Mais, je milite aussi, pour la langue française. Peut on apprendre à dire comme Yves Montand…à bicyclette et donc à vélo et non : « J’adore me déplacer en vélo à Montpellier… »
    Moi aussi, j’adore me déplacer à vélo à Montpellier
    e

    • Virginie 18 octobre 2018 at 9 h 03 min - Reply

      Bonjour,
      Merci pour votre remarque, on modifie ça ;)
      Bien à vous,

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