Le vélo en libre-service rouge et noir est apparu dans les rues de Lille en 2011. Véritable succès dès sa mise en place, le V’lille s’est rapidement imposé dans la capitale du Nord. Tarifs, caractéristiques techniques, mode d’emploi… Découvrez notre guide du V’lille.

Le V’lille, un service de VLS tardif

La naissance du V’lille

Le projet de VLS lillois remonte à décembre 2010. Présenté par Martine Aubry, maire de Lille, il est d’abord annoncé sous le nom de « Vélille ». Presque un an plus tard, à l’occasion de la Semaine européenne de la mobilité, le VLS finalement baptisé V’lille est inauguré en septembre 2011. 850 vélos sont mis en place dans 84 stations au centre de Lille et dans son agglomération.

La station V'lille de métro Roubaix-Charles de Gaulle

© Floflo62 – Wikimedia Commons

Dans le même temps, un service de location de vélos longue durée de 3000 vélos est lancé. Un service qui s’est finalement soldé par un échec et qui a pris fin le 1er avril 2018, avec seulement 730 vélos loués.

Il aura donc fallu attendre 2011 pour que la capitale des Flandres se dote à son tour de son service de vélo en libre-service. Et soit une des dernières grandes agglomérations françaises à s’équiper d’un tel système, après Lyon (2005 avec Vélo’v) ou Paris (2007 avec Vélib’) notamment. Une initiative tardive qui s’explique par le fait que Lille Métropole ne voulait pas d’un système basé sur la publicité. La solution : intégrer le service de VLS dans sa délégation de service public qui gère les transports en commun. Et cela ne pouvait qu’attendre le renouvellement de la concession à Kéolis en 2011.

Un succès pour le vélo en libre-service

Travaux d'installation d'une station V'lille

© Pim59139 – Wikimedia Commons

Dès sa mise en place, le V’lille est toutefois un véritable succès. Littéralement pris d’assaut, on compte 1 700 abonnés à son lancement. Après deux mois, V’lille atteint 80 000 abonnements et la métropole lilloise n’a d’autre choix que d’ajouter des stations.

En septembre 2013, le V’lille a fêté son anniversaire en grande pompe. Pour souffler la deuxième bougie du VLS lillois, la ville a organisé un concert vélo-électrifié sur la place de la République. Sa particularité ? Un concert totalement alimenté par le V’Lille ! Pas moins de 200 cyclistes bénévoles se sont relayés sur 40 vélos de la ville pour alimenter le show de 50 minutes du groupe pop-rock Velocity Bird. Chaque participant a dû pédaler pendant 10 minutes à une vitesse moyenne de 10 km/h avant de passer le relais à un nouveau cycliste pour fournir l’électricité nécessaire au groupe pour se produire sur scène.

Le V’lille, un moteur pour la pratique du vélo

Depuis le lancement du V’lille, il semblerait que le vélo soit beaucoup plus entré dans les mœurs et les habitudes des lillois. Une transformation étroitement liée au succès du VLS. Mais la mise en place du vélo libre-service à Lille s’inscrit toutefois dans une démarche plus globale. Et n’est qu’un aspect de la forte politique vélo de la ville pour limiter la place de la voiture à Lille. En effet, de nouveaux aménagement cyclables et la construction de stationnements ont notamment accompagné le V’lille. Le pari semble en partie être gagné pour la Métropole Européenne de Lille, qui s’est fixée pour objectif de faire passer de 2 à 10% la part du vélo dans les déplacements en 2020.

Un vélo made in France

Les couleurs rouge et noir du VLS lillois voulues par Martine Aubry rappellent les couleurs de la ville. Lille a également souhaité que ses vélos en libre-service soient français. L’opérateur Transpole – aujourd’hui devenu Ilévia – et Decathlon (ex-Oxylane) ont alors conclu un partenariat. Fabriqués à Lille-Fives, les V’lille sont des dérivés de l’Elops 7 – par ailleurs élu vélo de ville de l’année 2012 – de B’twin. Plus du tiers de la flotte, soit près de 800 vélos, est remplacé chaque année par des bicyclettes B’Twin neuves, directement produites dans l’usine lilloise.

Caractéristiques techniques du V'lille, vélo made in France

© Ilévia

Le V’lille aujourd’hui

Le V’lille s’étend aujourd’hui dans le centre-ville de Lille mais aussi dans son agglomération, ainsi que dans les villes plus excentrées de Roubaix et Tourcoing. Plus de 2000 vélos sont disponibles dans 264 stations éloignées en moyenne de 250 mètres de distance, et situées près des bouches de métro et de la gare.

Guide d’utilisation du V’lille

Tarifs et formules

Une carte Pass pass permet aux abonnés de libérer un vélo

© Ilévia

Pour utiliser un V’lille, il existe 3 formules. Pour 1,60€, vous pouvez retirer un vélo autant de fois que vous voulez pendant 24h grâce à la formule « V’lille 1 jour ». Avec le « V’lille 7 Jours », profitez d’une bicyclette à la semaine pour 7,20 euros. Enfin, il existe un abonnement à l’année, le « V’lille 1 an » à 37€. Une carte Pass Pass personnelle permet de pouvoir l’utiliser n’importe quand.

Côté tarifs d’utilisation, ce sont les mêmes pour toutes les formules. À chaque retrait, les 30 premières minutes sont gratuites. Chaque demi-heure supplémentaire est facturée 1€. Quelle que soit la formule, il faudra également s’acquitter d’un dépôt de garantie de 200€.

>> A LIRE AUSSI : 10 accessoires pour vélos en libre service

Mode d’emploi

La borne de la station permet de dévérouiller un V'lille

© Floflo62 – Wikimedia Commons

Chaque station V’lille est équipée d’une borne avec un écran tactile permettant d’accéder aux différentes offres. Pour déverrouiller un vélo, il suffit de s’identifier à la borne et de choisir son offre, puis son vélo. Une fois votre monture débloquée, vous pourrez la retirer en appuyant sur le bouton.

Attention, 50% des bornes V’Lille sont réservées aux abonnés et ne possèdent pas de lecteur de carte bancaire. Vous pouvez quand même retirer un vélo grâce à votre téléphone. Il suffit de scanner le flash code de la borne qui vous envoie alors vers un site sur lequel vous pouvez vous inscrire et payer votre course. Vous obtenez alors un code provisoire par SMS ou par e-mail qui vous permettra de déverrouiller un V’lille.

Des applications smartphone pour trouver une station

Il n’existe pas pour le V’lille d’application pour smartphone officielle. Vous trouvez toutefois des applications non officielles comme Simple V’Lille ou Vlille Checker qui permettent de trouver la station la plus proche et de consulter le nombre de vélos et de places disponibles en temps réel. Le V’lille est également présent dans l’application Véli Vélo qui regroupe les services de VLS de 95 villes dans le monde.

Les difficultés du free-floating à Lille

Gobee.bike, le célèbre vélo vert en free-floating a tenté de s’implanter à Lille… sans succès. Il s’est même totalement retiré en 2018 à cause du vandalisme.

Les trottinettes électriques n’ont, quant à elles, pas encore débarqué dans les rues lilloises. Ce qui n’empêche pas la mairie d’anticiper leur arrivée. En effet, elle a adopté une redevance d’occupation de l’espace public pour tous les engins en free floating qui souhaiteraient conquérir Lille. Les futurs opérateurs sont prévenus, ils devront s’acquitter d’une redevance de 11 euros par an et par trottinette s’ils s’aventurent sur le territoire lillois. De quoi laisser encore de beaux jours au V’lille…

>> A LIRE AUSSI : quelle réglementation pour les trottinettes en ville

À propos de l’auteur : Jean-Baptiste Lasserre

3 de commentaires

  1. Justin de Lille 23 janvier 2020 at 15 h 51 min - Reply

    J’adore le V’Lille ! Ce que je vais dire fait VRP du V’Lille, pourtant je précise que je suis un simple citoyen pas payé pour faire sa pub ;-) !

    Lors de son lancement le V’Lille avait je trouve deux gros inconvénients :
    – les bornes étaient souvent en panne
    – les stations étaient souvent vides ou complètement pleines (victimes de leur succès ?).
    Depuis c’est de l’histoire ancienne, sauf parfois pour le problème de stations vides ou pleines.
    Son principal voire seul inconvénient désormais, c’est le panier et l’antivol, peu pratiques.

    Certains amis trouvent le V’Lille lourd. Moi je préfère le voir robuste, prêt à circuler dans n’importe quelles conditions (glace, neige…) et increvable/incassable.

    Franchement pour 1€60 vous pouvez visiter de manière agréable Lille et ses alentours pendant 24h ; prenez juste soin de raccrocher le vélo avant 30 minutes, vous pouvez alors en reprendre un aussitôt, chose qui n’est (n’était ?) pas possible à Paris où il faut attendre quelques minutes entre deux emprunts.

    Et ce que ne dit pas l’article, c’est que l’abonnement annuel est de 24€50 au lieu de 37€50 si vous avez un abonnement annuel Ilévia.

    En bref, vive le V’Lille !

  2. LilleAffiche 18 septembre 2019 at 18 h 00 min - Reply

    Sur mon blog j’affiche la disponibilité des vélos de Lille

  3. Berbineau 6 avril 2019 at 19 h 12 min - Reply

    Un bémol concernant le V’Lille : son panier riquiqui oblige à disposer d’une lanière si l’on veut circuler avec une sacoche contenant qques documents A4 et un laptop (même un 15 pouces). Dommage pour les cadres en costard cravate ou tailleur chanel…(ou ceux qui doiventtrimballer des courses.
    Et les antivols sont hyper galère à manipuler.
    Sinon, superpratique pour les trajets multimodaux. je ne saurais plus m’en passer.

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