Une étude officielle sur la mise en place d’une politique globale de transport conclut que le bilan des politiques vélo menées par les collectivités est positif. Leur coût est largement compensé, notamment par les bénéfices constatés au niveau sanitaire.

Le 19 Mai dernier, le Commissariat général au développement durable (CGDD), organisme rattaché au ministère de l’Environnement, a publié les résultats de son évaluation de la politique de développement de l’usage du vélo pour les transports du quotidien. Les résultats demeurent néanmoins relatifs à l’intégration des politiques vélo dans une politique plus globale de la mobilité.

Les coûts de cette politique ont été amortis par les avantages qu’en retirent les usagers du vélo et par des bénéfices externes, à savoir la réduction des nuisances environnementales, des coûts d’entretien de la voirie ou encore l’amélioration de la santé.

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Les bénéfices sanitaires au premier plan

Cette étude qui s’est déroulée de 2003 à 2010 a ainsi démontré que le principal bénéfice de ces politiques vélo provenait de leur impact sur la santé publique. On parle de plus d’un milliard d’euros, des chiffres qui suffisent à eux seuls à justifier le caractère positif du bilan.

Les politiques en faveur du vélo ont permis de diminuer le taux de décès précoces. Les auteurs de l’étude expliquent que « parcourir 20 km par semaine réduit le risque de mortalité précoce de 10% par an, ce qui correspond à 2,3 morts évitées pour 1 million de km parcourus à vélos« .

Une réduction des nuisances urbaines

Les mesures en faveur du vélo ont engendré une nette augmentation de l’usage du vélo pour les déplacements du quotidien dans les zones urbaines. En conséquence de quoi, les nuisances en ville ont eu tendance à diminuer.

Depuis les années 2000 et suite aux nombreuses actions en faveur du vélo – aménagements de voirie, mise en place de services de prêt ou de location de vélos, aides à l’achat, subventions, etc – des améliorations ont été constatés dans plusieurs domaines. Par exemple, les déplacements à vélo ont augmenté de 21% entre 2000 et 2010, et les émissions de CO2 ont connu une baisse significative avec 30 g économisés pour chaque kilomètre supplémentaire parcouru à vélo.

Dans d’autres cas cependant, certains bénéfices se révèlent encore dépendants de la politique globale des transports menée par les collectivités.

Le renouveau de l'usage du vélo

Une complémentarité avec les transports en commun

L’étude révèle que les politiques en faveur du vélo n’ont pour l’heure pas réussi à détourner massivement des usagers de la voiture. Six nouveaux déplacements à vélo sur dix proviendraient des transports en commun et deux de la marche. C’est la raison pour laquelle l’accent a aussi été mis sur l’effet contre-productif de ces mesures.

« Puisque les nouveaux cyclistes proviennent principalement des usagers des transports en commun, une baisse consécutive de la fréquentation de ces derniers a été constatée. Cela a eu pour conséquence une diminution des recettes. Ce qui a, à son tour, entraîné l’augmentation des subventions d’exploitation pour les collectivités« .

De ce point de vue, le bilan global des politiques vélo ne peut être considéré que légèrement positif, de l’ordre de 100 millions d’euros, soit un bénéfice de 10 centimes d’euro par euro public investi. Toujours selon les auteurs de l’étude, si les collectivités adaptent leur offre de transport en commun, cela devrait permettre aux opérateurs d’adapter leur offre en conséquence.

actions en faveur du véloIl convient ainsi pour ces dernières de bien étudier la complémentarité des offres de vélos et de transport en commun, notamment « dans les zones peu denses et en périodes creuses où des services de transports en commun sont coûteux à mettre en œuvre et offrent des fréquences de desserte peu intéressantes« .


Un impact mesuré sur la congestion routière

Enfin, l’impact sur la congestion routière a lui aussi été pointé par l’étude, celui-ci étant jugé ambigu par les auteurs de l’étude. « Quantitativement, les aménagements cyclables ne diminuent que d’environ 1% la voirie disponible pour les modes motorisés, sans pour autant réduire les circulations automobiles« . La réduction du trafic n’est que de 0,1%, estiment-ils au final. Les politiques vélos ont donc eu tendance à augmenter la congestion routière.

« Pénaliser les temps de parcours automobiles n’est souhaitable que lorsque les alternatives proposées sont suffisamment attractives pour induire un véritable report modal sur le long terme ». Cela souligne l’importance d’une politique globale de déplacements cohérente, un enjeu des plus importants à prendre en compte dans le futur pour les collectivités.

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À propos de l’auteur : Emilie De Citycle

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