Un peu partout dans le monde, des espaces non mixtes se créent dans l’univers du vélo. Cette nouvelle tendance gagne également l’Europe où de plus en plus de femmes se sont mises à la petite reine. En quoi consistent réellement ces ateliers antisexistes ? Que s’y passe-t-il et pourquoi suscitent-ils autant d’intérêt ?

Des femmes à vélo toujours plus nombreuses

Si certains considèrent encore le vélo comme une activité purement masculine, il faut savoir qu’aujourd’hui, les femmes à vélo sont de plus en plus nombreuses. Pourtant nombre d’entre elles rencontrent des difficultés dans la pratique. « Avant, quand je faisais du vélo, j’étais toujours derrière » témoigne Kelly, cycliste assidue et membre du collectif lyonnais À vélo Simone. Elle a été obligée d’aller jusqu’à changer de vélo pour réussir à aller plus vite et tenir sur de plus longues distances.

En effet, les questions de réglage de la selle sont par exemple à considérer différemment selon que l’on est un homme ou une femme. L’appréhension du vélo reste donc assez différente et c’est pourquoi Kelly et Marine, autre membre du collectif, ont décidé de monter des permanences anti-sexistes dans l’Atelier du chat perché. A Lyon, ces espaces se déroulent deux fois par mois et sont réservés aux femmes.

Un atelier non mixte de réparation vélo

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Les permanences durent entre 3 et 4 heures. L’objectif est ainsi d’offrir à tous un lieu de découverte et d’apprentissage. Sachant que dans certains ateliers de réparation, la mécanique demeure un univers où le sexisme perdure et où les femmes restent le plus souvent à l’écart. Ici, c’est un petit cours théorique sur la mécanique vélo qui est dispensé pendant une quinzaine de minutes. Il est suivi par une mise en application et un temps de discussion pour finir, autour d’un verre ou d’un pique-nique. Ces permanences ont vocation à redonner goût à la mécanique à des femmes ayant vécues de mauvaises expériences. Pour en savoir plus, consultez notre page sur l’événement.

Cette tendance des ateliers anti-sexistes s’est également développée au Brésil avec notamment le collectif Pedalinas créé en 2009 à Sao Paulo. Chaque mois une « masse critique » féminine est ainsi organisée avec comme objectif « se donner confiance pour circuler en ville ». Aux États-Unis, en Espagne, ou encore en Italie, les ateliers et les actions autour du sexisme et du vélo se font eux aussi plus fréquents. En France, au delà de Lyon des ateliers du même genre existent aussi à Grenoble, Rennes ou encore Paris. Pour l’heure encore discrets, ils sont bien décidés à se faire entendre.

Source : Reporterre

À propos de l’auteur : Virginie

6 de commentaires

  1. BonSensSVP 11 mars 2019 at 0 h 11 min - Reply

    En 2017, le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer prend position contre la non-mixité, dénonçant « des pratiques contraires à la Constitution » et qui portent atteinte à la « cohésion nationale ».

    L’année précédente, sa prédécesseure Najat Vallaud-Belkacem dénonçait déjà la non-mixité, déclarant que « ces initiatives sont inacceptables, car, bien loin de l’objectif qu’elles prétendent poursuivre […] Au bout de ce chemin, je le dis à tous ceux qui l’empruntent, il n’y a que le repli sur soi, la division communautaire et le chacun chez soi ».

    Enfin la non-mixité fait écho aux propos de Marguerite Yourcenar : « Ce qui m’inquiète dans le féminisme de nos jours, avec lequel je suis tout à fait d’accord quand il s’agit d’égalité des salaires à mérite égal, c’est l’élément de revendication contre l’homme, une tendance à se dresser contre lui qui ne me paraît pas naturelle et nécessaire et qui tend à établir des ghettos. Des ghettos, on en a déjà assez ».

  2. moi 24 septembre 2018 at 12 h 28 min - Reply

    notre société est dans son fonctionnement sexiste. la non mixité est en effet du sexisme (bien entendu puisqu’il divise selon les genres)
    Mais il permet également de supprimer des dynamiques sociales sexistes qui sont systématiquement présentes lorsque l’on mélange les genres.
    Plus on se rapproche d’une activité genrée masculine plus il devient intéressant de ne pas mélanger les genres pour éviter ces dynamiques sexistes que nous subissons tous homme comme femme (par subi j’entends s’y soumettre peu importe si tu es l’oppresseur ou l’opprimé).

  3. Philippe Richon-Israel 8 mars 2016 at 0 h 05 min - Reply

    N’importe quoi…Choubidoua quand tu nous prends. Big up à Benoît Sabarly!

  4. Benoît Sabarly 7 mars 2016 at 22 h 22 min - Reply

    De mon point de vue c’est exactement le contraire : non mixte = sexiste …

  5. Pascal Prevost 7 mars 2016 at 21 h 02 min - Reply

    Des ateliers non mixtes ,?!, quel est l’intérêt de séparer les cyclistes selon leur sexe ?

  6. Jolly Roger 7 mars 2016 at 19 h 08 min - Reply

    C’est demain le 8 Mars… ;-) Mais je ne vous cache pas, qu’à mon sens, ce serait mieux tous les jours !!!

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