En consultant le site planetoscope, vous serez surpris de voir à quelle vitesse tourne le compteur indiquant le coût de la pollution atmosphérique en Europe. Il ne cesse d’afficher des chiffres de plus en plus élevés, et ce depuis le début de l’année. Nous perdons ainsi environ 6 000 euros par seconde à cause de la mauvaise qualité de l’air. Jusqu’où ces chiffres déjà des plus alarmants iront-ils ? Comment changer les choses ?

Des milliards d’euros perdus chaque jour

L’Agence européenne pour l’environnement (AEE) nous révèle les incroyables dépenses engendrées par la pollution atmosphérique en Europe. Aujourd’hui, nous perdons dans les 59 à 189 milliards d’euros à cause de la pollution de l’air. Des chiffres en baisse, comparés à ceux dévoilés en 2008 qui étaient de l’ordre de 79 à 251 milliards d’euros. Toutefois, l’addition reste encore trop élevée aux yeux de certains. Les membres de la commission d’enquête sénatoriale, présidée par le sénateur Jean-François Husson, ont justement décidé d’agir et de tirer une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Ils ont rendu public une estimation de la charge financière globale relative à la mauvaise qualité de l’air.

Publié le 15 juillet dernier ce rapport intitulé « Pollution de l’air, le coût de l’inaction » nous apporte des chiffres précis concernant ce fléau. A en croire ce rapport, ce sont 101,3 milliards d’euros par ans perdus chaque année. Ont été pris en compte, les effets de la pollution sur la santé et l’environnement. Mais aussi sur d’autres domaines, à savoir celui du bâtiment et de l’agriculture.

Nous nous ruinons à cause de la pollution !

Le rapport a rappelé que la pollution de l’air était à l’origine de 42 000 à 45 000 décès prématurés par an en France. En particulier, la pollution due aux particules fines et à l’ozone. Il a mis en exergue des données beaucoup moins connues et parfois même négligées, sur les coûts engendrés par les maladies respiratoires. A savoir, les bronchites, le cancer du poumon, les AVC ou encore l’asthme, associés aux coûts affectant d’autres domaines, cette fois-ci « non sanitaires.»

La pollution de l’air nous coûterait donc entre 68 et 97 milliards. Et cela rien que dans le domaine du sanitaire, combinée aux plus de 650 000 journées d’arrêt de travail prescrites chaque année. Ce sont des pertes considérables en matière de rentabilité et de production humaine. Elles engendrent indéniablement des pertes économiques importantes pour le pays. Il faut ajouter à cela la mauvaise qualité de l’air intérieur. Elle représente à elle seule des dépenses supplémentaires annuelles à hauteur de 19,5 milliards d’euros. Les conclusions sont donc claires : nous nous ruinons à cause de la pollution !

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Le diesel remis en cause

La pollution atmosphérique via les voituresLe rapport accuse le diesel d’être l’un des principaux responsables de l’augmentation des coûts relatifs à la pollution atmosphérique. En effet, en plus des dommages affectant directement le domaine sanitaire, la pollution de l’air engendrée par l’usage excessif de ce carburant affecterait également les rendements agricoles, la biodiversité et même le domaine du bâtiment. Ainsi selon l’INRA, le rendement de blé en région parisienne s’en retrouverait réduit de 10%. Et ce, par rapport à celui d’une région non soumise à la pollution à l’ozone. Bien que largement méconnues, les pertes entraînées dans le domaine non sanitaire s’élèveraient à 4,3 milliards d’euros.

Ce n’est qu’en réduisant l’utilisation de carburant réputé dangereux que la France limiterait les dégâts relatifs à la pollution de l’air. Effectivement, 60 % des véhicules en circulation dans l’hexagone tourneraient toujours actuellement au diesel.

Quelles solutions face à la pollution atmosphérique ?

D’après la commission, les solutions ne manquent pas. Une soixantaine de propositions pour lutter contre la pollution ont d’ailleurs été proposées dans le fameux rapport. La première consisterait à « régulariser au plus vite la situation de la France par rapport au diesel ». Pour cela, le rapport propose à l’Etat de mettre fin à la fiscalité très avantageuse dont ce carburant bénéficiait jusqu’à présent.
En plus d’équilibrer progressivement la fiscalité de l’essence/gazole d’ici à 2020, la commission a proposé la mise en place d’une mesure de déduction de la TVA aux entreprises qui se décideraient à délaisser leurs véhicules diesel au profit de véhicules essence ou électriques. Ceci accompagné d’un renforcement des normes existantes. Ainsi que de la mise en place d’une taxe sur les émissions de polluants (azote, dioxyde d’azote, et autres particules fines). Sans oublier le développement de partenariat public-privé dans le domaine de l’innovation et de la recherche de nouvelles alternatives énergétiques.

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Sources :

À propos de l’auteur : Jordan Parodi

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  1. […] et de la recherche médicale (Inserm) a récemment réalisé une étude visant à définir le niveau de pollution auquel étaient soumises les villes de France. De cette étude, est sorti un classement des villes […]

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