Vous êtes-vous déjà demandé en fonction de quoi l’architecture de nos villes avait été pensée? Eh bien, selon l’historien américain spécialisé dans l’histoire de l’urbanisme et de la technologie, Lewis Mumford, auteur de « La ville dans l’Histoire. », l’automobile fut le principal élément autour duquel la conception de nos grandes cités modernes fut établie.

La voiture, l’architecte anonyme de nos villes.

Lewis Mumford (1895-1990) dans son ouvrage La ville dans l’Histoire (1961) s’est largement penché sur le développement de la civilisation urbaine. Aussi de son point de vue, la voiture aurait été l’architecte anonyme, à l’origine de la conception architecturale de nos villes actuelles.

Un documentaire de 1963, réalisé par Christophe Chapman et publié par l’Office national du film du Canada, résume d’ailleurs de manière très claire les idées de Mumford sur le sujet. Vous pourrez comprendre, à travers ce documentaire intitulé La cité idéale, comment la voiture a façonné les villes et les régions qui les entourent.

La cité idéale (d’après Lewis Mumford) (2e partie) – L’Homme,

Un architecte convainquant mais trompeur.

Depuis son apparition, l’automobile a changé bien des choses. D’abord considérée comme un outil de libération, d’aventure et d’évasion, elle a également permis la création de milliers d’emplois. Elle a brisé les frontières entre les grandes villes et les campagnes jusque-là très éloignées.

Au fil du temps cependant, avec la multiplication des voitures, les inconvénients liés à l’usage de celles-ci ont commencé à peser lourds sur la balance. L’augmentation des risques d’accident, l’encombrement des routes et bien d’autres problèmes relatifs à l’usage de la voiture individuelle ont transformé celle-ci en un outil de monotonie, de stress, voire même de suppression de cette sensation de liberté à laquelle elle fut associée au début.

Toujours adulée malgré ses défauts.

Devenu accro à la voiture, l’Homme n’a alors eu de cesse de trouver des solutions pour continuer à pouvoir utiliser ce moyen de transport auquel il s’était fortement attaché. Nous avons ainsi remodelé et construit nos villes en fonction des besoins de l’automobile, exigeant toujours de plus en plus d’espace contre la promesse d’une circulation plus fluide, de plus de liberté… une illusion qui perdure encore aujourd’hui.

Des kilomètres de routes ont donc été construits pour les automobiles… Des routes gourmandes en espace et en argent, sensées résoudre les problèmes liés à la voiture et qui, par la même occasion, nous ont amené à refaçonner le visage de nos villes et à en changer leur fonctionnement… Aujourd’hui pourtant, nos villes modernes sont loin d’être des exemples de réussite.

Lewis Mumford, dans son ouvrage, a largement critiqué cet étalement urbain ayant été réalisé en fonction des besoins de l’automobile. Critiquant les réseaux de transport de l’Amérique moderne, qu’il jugeait comme étant « monotechniques » de par leur dépendance aux automobiles, il considérait déjà ces derniers comme des obstacles pour les autres modes de transport, comme la marche, le vélo et les transports en commun. En réfléchissant, on se rend compte aujourd’hui que c’est effectivement toujours le cas.

Source : Carfree et Office National du Film du Canada

À propos de l’auteur : Pascaline Roussel

One Comment

  1. Oceane 18 avril 2022 at 20 h 27 min - Reply

    Merci pour ce documentaire.

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