Devenu symbole incontournable de Paris au même titre que la tour Eiffel ou la baguette, le Vélib’ a fait sa petite révolution. Apparu en 2007 dans les rues de la capitale, le vélos en libre-service parisien a influencé de nombreuses villes aux quatre coins du monde. Et a transformé durablement les habitudes et les modes de déplacement des parisiens. Histoire, mode d’emploi, prix, tout ce que vous devez savoir sur le Vélib’ est ici.

Le Vélib’, l’histoire d’une « révolution urbaine »

À l’origine du Vélib’

© Guilhem Vellut – Flickr

À l’été 2007, des étranges vélos gris accrochés à des bornes font leur apparition dans le centre-ville de Paris. C’est l’apparition du Vélib’, le vélo en libre-service (VLS) parisien, évoquant à la fois le vélo et la liberté. Paris est une des premières capitales mondiale a avoir mis en place ce dispositif. Déployé en 2009 à une trentaine de communes de la petite couronne, le Vélib’ atteint rapidement les 20 000 vélos en circulation.

Le 22 juin 2014, le Vélib’ a même fêté ses 7 ans sur les champs Elysées. Une boucle de 600 mètres a été aménagée sur l’avenue et 400 Vélib’ ont été mis gratuitement à disposition. Une opération qui a également permis de soutenir trois associations. Des vélib juniors étaient aussi disponibles et une petite boucle sur les champs était réservée aux plus petits. Un dispositif de location de vélo pour enfants a par ailleurs été mis en place en 2014. Quatre modèles de Vélib’ pour les enfants de 2 à 8 ans étaient disponibles – draisienne, 12, 16 et 20 pouces – de juin à novembre pendant les vacances, week-ends et les mercredis dans certains endroits comme le bois de Boulogne, les berges de Seine ou sur les bords du canal de l’Ourq.

Un modèle économique basé sur la publicité

véli b paris

Pour financer son système de VLS, Vélib’ a opté pour un système de publicité sur mobilier urbain, et pas avec n’importe quel partenaire. JC Decaux, le premier opérateur de Vélib’ est en effet un spécialiste de l’affichage urbain. En échange de l’exploitation des vélos, un contrat de panneaux d’affichage publicitaire signé avec la ville permet de financer ce service de mobilité via la publicité.

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Le Vélib’ et la transformation des habitudes des parisiens

D’ailleurs, Jean-Charles Decaux a toujours cru au Vélib’. En 2007, le co-directeur général de JC Decaux voyait déjà en ce service de VLS « une des révolutions urbaines de ce début de siècle ». Dès son arrivée, le Vélib’ a effectivement chamboulé les habitudes des habitants de la capitale et s’est imposé dans la vie quotidienne des Parisiens. Dans cette ville saturée par les bouchons, le Vélib’ s’est en effet révélé très pratique avec son panier, sa selle confortable et sa facilité d’utilisation. Et les chiffres le prouvent : 290 000 abonnés en 2017 et plus de 75 vélos loués par minute soit plus d’une location par seconde.

Dégradations, vol : les limites du VLS parisien

Lors du nettoyage du canal Saint-Martin en 2016, une centaine de Vélib’ ont été retrouvés embourbés dans la vase. Chaque année, c’est ainsi presque l’équivalent de la totalité du parc vélo qui disparaît. Une grosse perte pour Vélib’ mais surtout un fait handicapant pour les usagers, alors obligés de composer avec ce manque. Dans la plupart des cas, les vélos volés sont retrouvés. Mais sur 91% de ces deux-roues, près de 27% d’entre eux se retrouvent inutilisables.

Face à ce constat, la Ville de Paris et JC Decaux, n’ont donc eu d’autres alternatives que d’agir. Des moyens ont été mis en place pour davantage sécuriser les vélos : des potelets ont été installés, des serrures renforcées sont maintenant utilisées, des systèmes de vidéosurveillance ont été mis en place et des équipes ont même été formées pour rechercher les vélos volés. Ils ont également mis en place une mesure appelée « Tu casses, tu répares » visant à sanctionner les responsables de dégradations sur les vélos en proposant de passer deux jours dans un atelier Decaux pour réparer les Vélib’ et éviter amende et poursuite pénale.

Un concept étendu au monde entier

Vélib', un concept français devenu mondial

© Joe Simpson – Flickr

Très médiatisé à son lancement, ce système de location de vélos en libre-service attire rapidement l’attention. Lors d’une visite dans la capitale en 2007, le maire de Chicago, Richard Daley, s’éprend des Vélib’ français. Quelques années après, la troisième ville des Etats-Unis a, à son tour, lancé son propre service de vélos libre-service appelé Divvy. Fort de son succès, le Vélib’ est rapidement devenu une source d’inspiration ailleurs et la tendance s’est propagée au monde. Londres, San Diego, Milan, Cologne, New Delhi ou encore Buenos Aires… de nombreuses villes du monde ont suivi l’exemple français.

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Le Vélib’ nouvelle génération

Balade en Vélib' sur les bords de Seine

© Bertrand Runz – Vélib’

Changement d’époque pour le Vélib’ parisien qui après 10 ans d’exploitation par JC Decaux passe entre les mains de Smovengo fin 2017. Le design est modifié, les couleurs aussi. Le Vélib’ devient vert pour sa version classique et bleu pour les vélos à assistance électrique. Ces derniers, dotés d’une autonomie de 50 km et pouvant atteindre une vitesse de 25 km/heure représentent 30% de la flotte.

Le nouveau Vélib’ apporte aussi avec lui son lot de nouveautés. Un boîtier électronique V-Box encastré dans le guidon permet un accès direct et rapide au vélo. Il offre aussi la possibilité aux utilisateurs de se connecter en Bluetooth avec leurs smartphones pour consulter le temps de location et la distance parcourue. Pour pallier au problème du manque de place dans les stations, le nouveau Vélib’ est aussi doté de la fonction PARK +, permettant d’accrocher un vélo « tête-bêche » entre deux vélos stationnés dans une station pleine.

Aujourd’hui officiellement nommé Vélib’ Métropole, 24 000 nouveaux vélos sont en service dans 1 400 stations réparties sur 68 communes.

Vélib’ pratique : guide d’utilisation

Tarifs et formules

Des Vélib' traditionnels et électriques

© Bertrand Runz – Vélib’

Plusieurs formules sont disponibles pour utiliser un Vélib’.

Pour les trajets occasionnels, vous pouvez opter pour la formule V-Libre. Il faudra débourser 1€ par demi-heure ou 2€ pour un VAE. Le pass 24h V-Découverte, quant à lui, vous permettra d’utiliser un Vélib’ de manière illimitée pendant 24h. Pour 5 euros, la première demi-heure est gratuite, et chaque 30 minutes supplémentaires vous coûtera 1€, et 2€ pour un VAE. Les tarifs sont les mêmes pour le pass 7 jours V-Séjour à 15 euros.

Pour les déplacements quotidiens, deux types d’abonnement existent. Pour 3,10€ par mois, l’abonnement V-Plus offre la première demi-heure gratuite. Comptez 1 euro pour toutes les 30 minutes en plus. Pour un VAE, les premières trente minutes coûtent 1€ puis 2€ pour 30 minutes supplémentaires. Enfin, avec l’abonnement V-Max à 8,30 €/mois ou 99,60/an, la première heure gratuite est gratuite – 30 minutes pour les VAE puis 1€/30min.

Mode d’emploi

Nouveauté du Vélib', un boitier sur le guidon

© Alain Longeaud – Vélib’

Pour utiliser un Vélib’, tout se passe depuis le petit écran sur le guidon du vélo. Commencez par réveiller le boîtier du Vélib’ en appuyant sur la touche V du clavier. Puis suivez les différentes étapes, chacune symbolisée par un picto. Si vous avez un numéro, vous pouvez le rentrer directement sur l’écran du guidon.

Les cartes Navigo sont utilisables, contrairement aux anciennes cartes Vélib’ qui ne sont plus valides.

Une application dédiée pour smartphones

L'application smartphone Vélib' permet de trouver une station à proximité

© Vélib’ – Play Store

L’application Vélib’, disponible pour iPhone et Android, vous permet de trouver un Vélib’ ou une station à proximité. Et vous indique le nombre de vélos ou de places disponibles sur chaque station. L’application permet aussi de déverrouiller un vélo directement depuis votre téléphone. Enfin, vous pouvez acheter un pass ou changer d’abonnement.

Les autres moyens de déplacement parisiens en libre service

Ses derniers mois, Paris a vu affluer de nombreuses autres solutions de libre-service, notamment de vélos et de trottinettes électriques en free-floating.

Côté bicyclette, on retrouve aujourd’hui dans les rues de la capitale les vélos de Obike, Ofo, Mobike, Donkey Republic et Oribiky en « semi-floating ». Uber devrait à son tour lancer prochainement sa flotte de VLS dans la capitale, Jump. Pendant ce temps, Gobee.bike, le pionnier en la matière s’est retiré le 24 février 2018 après avoir atteint un taux de vandalisme de 60%.

Pas moins de 7 opérateurs de trottinettes électriques en libre-service se partagent aussi les rues de la capitale : Lime, Bird, Bolt, Voi, Tier et Flash.

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À propos de l’auteur : Jean-Baptiste Lasserre

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